Electrolux ZC24/10FS Bedienungsanleitung Seite 5

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L’OTAN CONTRE LA SERBIE LE MONDE / VENDREDI 16 AVRIL 1999 / 5
L’OTAN espionnée ?
On ne faisait aucun commentaire, mercredi 14 avril, à l’OTAN sur les
informations diffusées la veille par le quotidien allemand Süddeutsche
Zeitung et l’agence Reuters relatives à des « fuites » qui auraient permis
aux autorités serbes de connaître des cibles de bombardements à
l’avance. Il s’agirait notamment du ministère de l’intérieur, à Belgrade,
et de l’usine d’automobiles Zastava, à Kragujevac, dont le personnel
aurait opportunément été évacué peu avant les frappes. Le général
Clark a rejeté l’hypothèse de fuites en provenance du centre de
commandement de l’Alliance à Mons, ou du commandement sud à
Naples où sont définies précisément les missions. Mais les quelques di-
zaines de personnes initiées dans ces lieux ne sont pas les seules à
avoir connaissance des cibles. Le « directoire officieux » du Conseil
atlantique – c’est-à-dire les plus hautes autorités militaires et poli-
tiques des Etats-Unis, d’Allemagne, de France et de Grande-Bretagne
est informé et consulté régulièrement à propos des cibles visées.
Les forces serbes restent actives sur le terrain
SUR LE TERRAIN, au Kosovo, les
armées serbes restent actives, im-
portantes et menaçantes, indépen-
damment des actions de répression
des forces spéciales de sécurité et de
la police. Les responsables de
l’OTAN commencent à l’admettre et
concèdent, aujourd’hui, que la neu-
tralisation de ce potentiel militaire
et policier sera « un travail » de
longue haleine. D’autant plus, ont-
ils répété, mercredi 14 avril, après
l’attaque contre un convoi de réfu-
giés dans l’ouest de la province, que
le souci, sur le plan opérationnel,
demeure, autant que faire se peut,
de réduire les dommages affectant
les populations.
La menace serbe n’est pas seule-
ment terrestre, même si les ana-
lystes de l’OTAN l’évaluent à envi-
ron 40 000 hommes – dont la moitié
provient de la 3
e
armée serbe établie
au Kosovo. Elle est aussi composée
de la 1
re
brigade mécanisée d’inter-
vention – appuyée par plus de 500
chars et véhicules blindés et par
200 pièces d’artillerie. Elle est enfin
aérienne. En effet, la Serbie utilise
encore, quoique avec une certaine
prudence, quelques avions MIG-21
pour des actions ponctuelles (ce que
les spécialistes appellent des « sauts
de puce ») en appui des éléments
terrestres, et aussi quelques hélicop-
tères, qui réussissent à s’insérer dans
les plis et reliefs du terrain, au plus
près du sol.
D’une manière générale, ces
concentrations de forces ont pour
objectif de vider les villages de leurs
habitants et de pousser, devant
elles, les convois de réfugiés, avec
lesquels elles cherchent à se
confondre. Puis elles se dispersent
et gagnent des abris ou des tunnels
aménagés de longue date et entrete-
nus – du temps de la « dissuasion
populaire » prônée par les stratèges
du maréchal Tito , où elles se ca-
mouflent pour demeurer à l’affût,
en poste, prêtes à intervenir de nou-
veau.
La seule observation nouvelle de
l’OTAN, depuis les tirs de la semaine
dernière sur de premières concen-
trations de véhicules militaires, est
qu’il semble que le commandement
serbe ait progressivement des diffi-
cultés à centraliser, depuis Belgrade,
les mouvements de ses troupes au
Kosovo même.
Mais, sur le terrain, la mobilité des
forces serbes reste effective. «Ce
n’est pas leur immobilité, reconnaît
une source autorisée française, qui
les rendrait plus vulnérables à des at-
taques de l’OTAN. » Ce qui sous-en-
tend que les armées serbes dis-
posent encore de suffisamment de
carburant, même si les stocks pétro-
liers sont devenus l’une des cibles
majeures des frappes, et qu’elles
continuent d’être ravitaillées en
vivres et en pièces de rechange pour
mener leurs actions de ratissage.
C’est probablement l’une des rai-
sons qui expliquent pourquoi le gé-
néral Clark a réclamé aux alliés des
renforts en hélicoptères d’attaque
Apache (d’abord, 24 exemplaires,
mais leur nombre pourrait être du
double à la frontière albano-koso-
vare) et en avions supplémentaires
(pas moins de 300). L’OTAN subit
des contraintes opérationnelles et
météorologiques qui limitent ses
modes d’action. Mais, face à une
force terrestre serbe qui, après avoir
fait le gros dos pour mieux durer,
continue d’être une menace, elle
ambitionne désormais de pouvoir
aligner des moyens nouveaux pour
« traiter » des objectifs fixes et mo-
biles.
Jacques Isnard
Des réfugiés bombardés
Source : AFP
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10 km
Belgrade accuse l’OTAN
du bombardement de Djakovica
Une attaque aérienne sur une colonne de réfugiés aurait fait 75 morts,
selon les Serbes. Les alliés réaffirment leur souci d’épargner les civils
BRUXELLES
de notre correspondant
Qui croire ? Dans la guerre de
propagande que se livrent les au-
torités serbes et les responsables
de l’OTAN, souvent en direct sur
la chaîne américaine CNN, l’at-
taque d’une colonne de réfugiés
kosovars, dans la région de Djako-
vica, au sud-ouest du Kosovo, est
devenu un enjeu majeur. Cette at-
taque, qui aurait fait 75 morts et
un nombre indéterminé de bles-
sés, s’est produite sur une colonne
de plusieurs centaines de réfugiés
se déplaçant entre les postes-fron-
taliers avec l’Albanie de Cafta Pru-
sit et de Vrbnica, escortée par des
véhicules militaires de l’armée et
de la police serbes, mercredi
14 avril.
Les images de la télévision
serbe, diffusées quelques heures
après l’attaque montrent des trac-
teurs dispersés autour de maisons
détruites, des corps déchiquetés,
des hommes et des femmes en
larmes. Un groupe de journalistes
autorisés à travailler à Belgrade et
au Kosovo par les autorités
serbes, dont un collaborateur de
l’Agence France Presse, se rendent
sur les lieux et constatent la pré-
sence d’une vingtaine de corps
sans vie de réfugiés victimes
d’éclats d’obus. Là s’arrêtent les
certitudes.
A Belgrade, la machine de pro-
pagande serbe se met immédiate-
ment en marche pour dénoncer
« un crime abominable et mons-
trueux commis par les agresseurs de
l’OTAN ». Le vice-président serbe
Milan Milutinovic négociateur
de Rambouillet – passe immédia-
tement à l’attaque et dénonce «ce
crime qui a été commis par ceux
qui prônent publiquement le res-
pect des droits de l’homme et qui
prétendent fournir une protection
aux membres de la communauté
nationale albanaise ». Pour le diri-
geant serbe, ce massacre est signé,
et il ajoute : « On ne peut pas évo-
quer une erreur alors que les
convois de réfugiés ont été bombar-
dés quatre fois. C’est un massacre
de réfugiés albanais qui retour-
naient dans leurs foyers en pleine
journée ». En parlant d’erreur,
M. Milutinovic faisait une allusion
directe à l’explication, fournie
mardi à l’OTAN par le général
Wesley Clark, concernant l’at-
taque d’un train de voyageurs à
Gradlica mardi.
Au siège de l’Alliance à
Bruxelles, l’annonce de ce mas-
sacre provoquait consternation et
confusion. Elle intervenait alors
que le secrétaire général Javier So-
lana recevait Louise Arbour, pro-
cureur du Tribunal pénal interna-
tional de la Haye pour discuter
des enquêtes sur les crimes de
guerre et contre l’humanité
commis lors de l’expulsion des
Kosovars albanais de leurs villages
et de leurs maisons. En fin
d’après-midi Jamie Shea, porte-
parole de l’OTAN, sortait de son
bureau l’air grave et préoccupé
pour lire un bref communiqué ré-
digé par le SHAPE (le commande-
ment suprême de l’opération situé
à Mons), reconnaissant qu’il y
avait bien eu dans la région entre
13 h et 15 h locales (11 h et 13 h
GMT) une attaque d’un « convoi
militaire » mais que les pilotes, de
retour de mission n’avaient pas
fait état de victimes civiles. Il ajou-
tait qu’une enquête était en cours.
Le porte-parole du Pentagone,
Ken Bacon, faisait alors état d’une
conversation téléphonique avec le
général Clark qui lui avait indiqué
que des « sources orales » de réfu-
giés arrivés à Kukës, en Albanie
rapportaient que, ce même jour
des convois de réfugiés avaient
été attaqués, sur la route de Priz-
ren à Djakovica par des MIG et
des hélicoptères des forces serbes.
Ken Bacon avançait également
l’hypothèse que l’attaque contre
les véhicules militaires serbes es-
cortant une colonne de réfugiés
albanais aurait pu provoquer, en
représailles, des tirs d’artillerie
contre la colonne de réfugiés.
« MENSONGE MONSTRUEUX »
Cette version des faits était re-
prise, dans la soirée par Rudolf
Scharping, ministre allemand de
la défense. Enfin, une troisième
hypothèse était avancée par Brian
Atwood, le coordinateur améri-
cain nommé par Bill Clinton pour
l’aide au réfugiés du Kosovo. Les
réfugiés albanais auraient, selon
lui, été utilisés comme « boucliers
humains » par les forces serbes
pour protéger leurs déplacements
dans la province. « Un mensonge
monstrueux », répliquait le porte-
parole du ministère yougoslave
des affaires étrangères devant les
caméras de CNN.
Au sein des délégations des
pays alliés au siège de l’OTAN, on
se montrait d’une très grande pru-
dence. On attend les explications
que doit fournir le général Clark,
jeudi matin à 11 h, lors de la réu-
nion quotidienne du Conseil
atlantique, formé par les ambas-
sadeurs des dix-neuf pays
membres de l’OTAN. Mais le
porte-parole Jamie Shea a d’ores
et déjà déclaré, jeudi matin, qu’il
« n’excluait pas l’idée qu’il y ait pu
y avoir quelques dommages collaté-
raux après une attaque de l’OTAN
sur des véhicules militaires ».
A trois reprises des erreurs de
guidage, des tirs mal ajustés ou,
comme le cas du train de Gredlica
une malheureuse coïncidence,
avaient déjà été constatés. Expri-
mant leurs excuses, les respon-
sables militaires, faisaient valoir
leur souci constant de préserver
les populations civiles yougo-
slaves, quitte à renoncer à at-
teindre leurs cibles lorsque un
risque pouvait être décelé à
temps.
Luc Rosenzweig
a PRÈS DE DJAKOVICA, MERCREDI 14 AVRIL
Les bombardements ont eu lieu en début d’après midi – entre 13 heures et 15 heures locales,
selon les sources – près du village de Meha, dans le sud-ouest du Kosovo, non loin de deux
postes-frontières avec l’Albanie. Belgrade accuse l’OTAN d’avoir tiré sur une colonne de
réfugiés kosovars et d’avoir fait soixante-quinze morts parmi eux. L’OTAN a déclaré qu’un
raid des alliés avait bien eu lieu dans cette région et en début d’après-midi, mais qu’il avait
visé des véhicules militaires. L’OTAN a laissé entendre que les forces serbes, une fois leurs
véhicules attaqués, ont pu se venger sur le convoi de civils. La photo prise sur les lieux du
drame est de source serbe. Les autres, prises à la frontière, montrent des rescapés en état de
choc, conduits dans le camp de réfugiés de Kukës.
GORAN TOMASEVICDYLAN MARTINEZDYLAN MARTINEZ
PHOTOS REUTERS
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