Electrolux ZC24/10FS Bedienungsanleitung Seite 8

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LeMonde Job: WMQ1604--0008-0 WAS LMQ1604-8 Op.: XX Rev.: 15-04-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 27Fap:100 N
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8 / LE MONDE / VENDREDI 16 AVRIL 1999 INTERNATIONAL
L’« aventure russe » d’Ariel Sharon suscite l’inquiétude en Israël
JÉRUSALEM
de notre correspondant
Cela ne devait être qu’un dépla-
cement de routine : visiter Moscou,
comme vient de le faire, du 11 au
13 avril, le ministre des affaires
étrangères israélien, Ariel Sharon,
est dans l’ordre des choses. Mais ce
voyage – le troisième en moins de
deux mois – suscite en Israël des in-
terrogations. Plusieurs commenta-
teurs, ou adversaires de M. Néta-
nyahou, se demandent si son
entreprenant ministre des affaires
étrangères n’est pas en train de
jouer avec le feu et d’amorcer un
virage politique d’envergure.
Officiellement, le déplacement
de M. Sharon était motivé par les
recherches iraniennes en matière
d’énergie nucléaire et de missiles.
Depuis des mois, Israël se dit
préoccupé par les progrès ac-
complis par Téhéran en la matière,
grâce, accuse Jérusalem, aux maté-
riels et aux technologies fournis par
la Russie. En mars, à l’issue d’un
voyage de M. Nétanyahou à Mos-
cou, Israël et la Russie ont annoncé
la création d’un organisme de
contrôle commun, chargé de super-
viser les exportations vers l’Iran de
technologies militaires « sen-
sibles » russes.
Mais ce nouveau voyage d’Ariel
Sharon en Russie intervient aussi
dans un contexte marqué par la
guerre au Kosovo, la campagne
électorale israélienne et un sensible
refroidissement des relations amé-
ricano-israéliennes. En délicatesse
avec les Etats-Unis, qui lui re-
prochent de ne pas respecter l’ac-
cord de Wye River, le gouverne-
ment israélien, accusent ses
adversaires, pratique un dangereux
chantage en faisant les yeux doux à
la Russie.
Plusieurs déclarations sont ve-
nues, ces derniers jours, nourrir les
inquiétudes de nombre de hauts
fonctionnaires du ministère des af-
faires étrangères. La plus fracas-
sante a été faite par Ariel Sharon à
propos du Kosovo, le ministre esti-
mant qu’admettre un Kosovo indé-
pendant ou lié à une « grande Alba-
nie » équivaudrait à autoriser un
centre « terroriste islamique » en
plein cœur de l’Europe. Cette sortie
a embarrassé M. Nétanyahou, qui a
aussitôt précisé que son ministre
s’était exprimé « à titre personnel ».
Mais bien qu’ayant, depuis, tem-
péré ses propos et souligné qu’Is-
raël avait un devoir de secours aux
réfugiés, M. Sharon n’a pas fonda-
mentalement changé son point de
vue : comme les Russes, il est op-
posé aux frappes de l’OTAN,
convergence qu’a lourdement sou-
lignée l’adversaire travailliste de
M. Nétanyahou, Ehoud Barak. Se-
lon ce dernier qui, en bon chef
d’état-major qu’il a été, n’oublie
pas que la puissance militaire de
Le rapprochement
russo-israélien n’est-il
qu’un contrat
temporaire
d’échange
de services ?
son pays dépend très largement de
l’aide militaire et financière améri-
caine, Israël, en cette affaire, « doit
se tenir sans hésitation aux côtés du
monde libre et des démocraties oc-
cidentales conduites par le président
Clinton ».
Le rapprochement russo-israé-
lien n’est-il qu’un contrat tempo-
raire d’échange de services ? Il y a
quelques jours, M. Nétanyahou an-
nonçait qu’à la demande de M. Pri-
makov il était intervenu auprès du
Fonds monétaire international
(FMI) pour que soit débloqué un
crédit de 4,8 milliards de dollars
(4,4 milliards d’euros) dont la Rus-
sie a un urgent besoin ; au même
moment, des rumeurs venues de
Moscou et rapportées de source is-
raélienne laissaient entendre que la
Russie allait intervenir auprès de
M. Arafat pour que ce dernier re-
porte sa décision de proclamer
l’Etat de Palestine. Enfin, écrivait
mardi le quotidien Haaretz,
M. Sharon aurait utilisé ses nou-
veaux amis russes pour proposer à
la Syrie, avant les élections, un ar-
rangement à propos du Liban et du
plateau du Golan. A son retour en
Israël, mardi, M. Sharon a ferme-
ment démenti.
Il demeure cependant qu’Israël
cherche à s’investir sur le marc
russe, proposant notamment son
savoir-faire en matière de sécurité
ou d’électronique. M. Sharon ne
cache pas sa volonté d’apporter à
M. Nétanyahou les voix russes qui
lui permettront de gagner les pro-
chaines élections. Lors de sa ré-
cente visite aux Etats-Unis, M. Sha-
ron a publiquement admis que la
victoire de M. Nétanyahou ne te-
nait qu’à quelques points, qui pou-
vaient se trouver chez les Israéliens
d’origine russe, sensibles aux
bonnes manières d’Israël envers de
Moscou.
Cynisme électoral, manœuvre
commerciale ou mouvement stra-
tégique ? Le tropisme russe de
M. Sharon n’a pas fini d’inquiéter.
Dénonçant « l’aventure russe », le
plus prestigieux commentateur mi-
litaire de la presse israélienne, Zeev
Schiff, estimait dans Haaretz il y a
quelques jours, que les initiatives
du ministre des affaires étrangères
pouvaient conduire à une « sérieuse
épreuve de force avec les Améri-
cains ». Selon le journaliste, qui n’a
pas été démenti, le chef du Mossad,
les responsables du renseignement
militaire, le chef du Conseil natio-
nal de sécurité et le ministre de la
défense, Moshe Arens, auraient ex-
primé à M. Nétanyahou leur in-
quiétude et leur opposition aux ini-
tiatives de M. Sharon.
Georges Marion
Les Quinze souhaitent une Commission forte, efficace et transparente
Hans Eichel, le nouveau ministre
des finances allemand, annonce
un renforcement de la rigueur
BERLIN. Le nouveau ministre allemand des finances, Hans Eichel, a
jugé « nécessaires » des mesures « d’économies drastiques » pour
combler les trous du budget 1999, dans un entretien radiophonique
diffusé mercredi 14 avril. Il n’a pas exclu de faire passer une loi per-
mettant de réduire le cas échéant des prestations comme les alloca-
tions familiales. « Il n’y a pas encore de plans concrets. Nous avons un
trou de plus de 30 milliards de DM (15,34 milliards d’euros), ce qui cor-
respond à 6 % du budget. Nous devons envisager tous les instruments
possibles » pour réduire le déficit, a dit M. Eichel.
Le successeur d’Oskar Lafontaine (ce dernier a démissionné de son
poste début mars) est entré en fonction mardi. Il a annoncé la nomi-
nation de deux nouveaux secrétaires d’Etat plus « orthodoxes » que
leurs prédécesseurs : Caiao Koch-Weser, jusqu’ici haut fonctionnaire
à la Banque mondiale, et Heribert Zitzelberger, spécialiste de droit
fiscal, remplacent les néo-keynésiens Heiner Flassbeck et Claus Noé.
(AFP, Reuters.)
Manifestations de soutien
à Anwar Ibrahim en Malaisie
KUALA LUMPUR. La peine de six ans de prison prononcée, mercre-
di 14 avril, contre l’ancien vice-premier ministre Anwar Ibrahim a
provoqué à Kuala Lumpur des manifestations vite réprimées par la
police. Deux dirigeants de l’opposition, Tien Chua et Malik Hussin,
ont été arrêtés. D’autre part, les Etats-Unis et l’Union européenne
ont exprimé leurs « préoccupations » à la suite de la condamnation
d’Anwar, Washington ajoutant que le procès avait été entaché d’« ir-
régularités ». Dans la région, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les
Philippines ont vivement protesté. Amnesty International a décidé
de faire d’Anwar Ibrahim un « prisonnier de conscience ». (AFP.)
Nouvelle crise
gouvernementale en Inde
NEW DELHI. Le gouvernement indien de M. Atal Bihari Vajpayee,
conduit depuis treize mois par les nationalistes du BJP (Parti du
peuple indien), affronte jeudi 15 avril un très difficile débat de
confiance. Cette crise a été provoquée par le retrait de la coalition
gouvernementale du parti sudiste d’une ancienne actrice passée à la
politique, M
me
Jayalalitha.
Le président K. R. Narayanan a demandé au gouvernement de prou-
ver sa majorité à la Chambre. L’opposition, emmenée par le Parti du
Congrès, est unie pour renverser le gouvernement, mais aucun ac-
cord n’est encore en vue sur la formation d’un nouveau cabinet. Le
BJP tente d’obtenir le soutien des partis sudistes opposés à
M
me
Jayalalitha et de convaincre quelques députés indépendants. La
crise, dans un pays qui en est à son cinquième gouvernement en
trois ans, pourrait déboucher sur des élections, toute nouvelle coali-
tion risquant d’être aussi fragile que la précédente. – (Corresp.)
Kenneth Starr : l’affaire Lewinsky
a été une « expérience lamentable »
WASHINGTON. L’affaire Lewinsky a été « une expérience lamen-
table pour le pays et nous n’aurions pas dû avoir à subir tout cela », a
déclaré mercredi le procureur indépendant Kenneth Starr. Elle aurait
pu être évitée « si le président des Etats-Unis avait simplement dit : j’ai
fait une grosse erreur », a ajouté M. Starr, lors de sa première inter-
view depuis l’acquittement du président Bill Clinton au Sénat en fé-
vrier.
Le procureur, qui était interrogé par Larry King sur CNN, a par ail-
leurs défendu ses différentes enquêtes, rejetant toutes les critiques.
Il s’est dit prêt à recommencer si on le lui demandait. M. Starr a
d’ailleurs précisé que son enquête sur l’affaire Lewinsky n’était pas
terminée, et il a répété qu’un président pouvait être inculpé une fois
achevé son mandat à la Maison Blanche. – (AFP.)
DÉPÊCHES
a IRAK : des dizaines d’Irakiens ont été exécutés au cours des
deux dernières semaines dans la région de Bassorah, dans le sud de
l’Irak, après que des « militants de l’opposition » eurent réussi à
prendre le contrôle de plusieurs quartiers de la ville, et mené des ac-
tions de commando contre des cibles officielles, indique un commu-
niqué du Parti communiste irakien, reçu mercredi 14 avril à Paris.
a RWANDA : Mgr Augustin Misago, évêque catholique de Gi-
kongoro (Sud-Ouest), a été arrêté mercredi 14 avril pour crimes de
génocide, a indiqué une source judiciaire à Kigali. Le procureur de la
République à Kigali a précisé que le prélat avait été arrêté à la non-
ciature. L’évêque avait été désigné à la vindicte publique, le 7 avril,
par le président Pasteur Bizimungu, dans un discours prononcé lors
des cérémonies organisées pour le cinquième anniversaire du géno-
cide. – (AFP.)
a ALLEMAGNE : le déménagement du gouvernement et du Par-
lement allemands de Bonn à Berlin a commencé mercredi 14 avril
avec le départ de 100 tonnes de matériel (dossiers, équipements in-
formatiques et mobilier des ministères de l’économie et de l’inté-
rieur), vers la capitale allemande, a annoncé la compagnie ferro-
viaire allemande Deutsche Bahn. D’ici septembre,
30 000 parlementaires, fonctionnaires et journalistes doivent re-
joindre les bords de la Spree dans ce qui s’annonce comme le « dé-
ménagement du siècle ». (AFP.)
Washington tente d’imposer
son favori à la tête de l’OMC
GENÈVE. Après six mois d’intenses tractations, l’Organisation mon-
diale du commerce (OMC) n’a toujours pas trouvé un successeur à
son actuel directeur général, l’Italien Renato Ruggiero, dont le man-
dat de quatre ans arrive à échéance le 30 avril. Deux candidats de-
meurent en lice, le vice-premier ministre thaïlandais Supachai Pa-
nichpakdi et l’ancien premier ministre néo-zélandais Mike Moore.
Le Conseil général de l’OMC s’est donné un ultime délai jusqu’au
30 avril pour parvenir à un compromis. Soutenu par l’Asie et le Ja-
pon, le candidat thaïlandais a les faveurs de la majorité des pays en
développement et d’une partie des Européens, mais se heurte aux
réserves des Etats-Unis, qui espèrent mettre à profit ce nouveau re-
port pour imposer son rival néo-zélandais. Mike Moore a aussi rallié
à sa cause des puissances commerciales comme l’Allemagne, la
France et l’Italie, ainsi que plusieurs pays d’Amérique latine et
d’Afrique. – (Corresp.)
BRUXELLES (Union européenne)
de notre correspondant
Préoccupés à l’extrême par la guerre du Ko-
sovo, les chefs d’Etat et de gouvernement des
Quinze n’avaient pas l’esprit suffisamment
libre pour engager avec Romano Prodi un dé-
bat approfondi sur la réforme de la Commis-
sion européenne, contrairement à leurs inten-
tions manifestées après sa désignation comme
futur président le 24 mars à Berlin. L’échange
de vues, mercredi 14 avril dans la soirée, fut
donc bref et passablement superficiel.
On y rappela la procédure de mise en place
de la future Commission, telle qu’elle avait été
fixée à Berlin et à laquelle semble s’être rallié le
Parlement européen. Le président désigné se
présentera à nouveau devant l’Assemblée de
Strasbourg début mai pour en recevoir l’aval.
Ensuite, M. Prodi constituera son équipe en
collaboration étroite avec les gouvernements,
comme le veut le traité d’Amsterdam désor-
mais en vigueur.
Les Quinze se sont tous prononcés en faveur
d’une Commission forte, efficace, transparente
et débarrassée des tâches qui ne sont pas vrai-
ment de sa compétence et pour lesquelles elle
n’a pas de moyens suffisants. M. Prodi a sou-
ligné la nécessité de donner à l’opinion un sen-
timent de renouvellement, sans pour autant
exclure le maintien en place de quelques
commissaires. Certains d’entre eux bénéficie-
ront donc probablement d’un nouveau man-
dat.
NOMINATIONS ET AUDITIONS
Du côté français, si le président de la Répu-
blique et le gouvernement en sont d’accord, ce
qui, s’agissant au moins du second, n’est pas
garanti, ce souci d’une certaine continuité
laisse ses chances à Yves-Thibaut de Silguy, ac-
tuellement chargé des affaires économiques et
monétaires.
La première session du nouveau Parlement
se tiendra le 20 juillet. Il reviendra à l’Assem-
blée de fixer son calendrier, c’est-à-dire de
nommer ses propres commissions et de propo-
ser des dates pour les auditions des commis-
saires. Il est vraisemblable que le vote d’inves-
titure de la nouvelle Commission aura lieu
en septembre, l’équipe de M. Prodi entrant
alors en fonctions au plus tard le 1
er
octobre.
Le champ d’action de la future Commission,
et donc de l’Union, n’a été abordé que succinc-
tement. C’est en juin à Cologne, si les événe-
ments des Balkans le permettent, que Romano
Prodi soumettra ses premières idées sur la ma-
nière de faire progresser la construction euro-
péenne.
Philippe Lemaitre
Les sikhs indiens fêtent leur tricentenaire
dans les craintes et la division
La « communauté des purs » voit beaucoup de ses jeunes émigrer
Les festivités prévues pour la commémoration
de la fondation de la communauté sikhe, il y a
trois cents ans, promettaient d’être fastueuses.
Mais les sikhs du Pendjab indien, après dix ans
de violences, se sentent toujours marginalisés
par le pouvoir fédéral. Des centaines de mili-
tants sont encore en prison et les disparitions
continuent. Les luttes politiques et religieuses
intestines minent la population.
AMRITSAR
de notre envoyée spéciale
A la nuit tombée, le Temple d’or
luit de tout son éclat. Bercés par
les chants ininterrompus des
« prêtres », les pèlerins se bous-
culent pour se prosterner devant le
livre saint. Cinq siècles après la
fondation du sikhisme par le gou-
rou Nanak, les sikhs fêtent le
300
e
anniversaire de la Khalsa
(communauté des purs) fondée
par le dixième et dernier gourou
pour distinguer la communauté
sikhe de son environnement hin-
dou et musulman. A travers cinq
signes distinctifs, dont le plus spec-
taculaire reste le port du turban, le
gourou Gobind Singh entendait
donner conscience aux sikhs de
leur identité. Pour fêter dignement
cet anniversaire, le Temple d’or a
fait peau neuve. Pendant quatre
ans, une centaine d’artisans ont,
avec 500 kg d’or fin, redoré ce
sanctuaire, le plus sacré du sik-
hisme. Pour avoir, en 1984, envoyé
l’armée dans son enceinte, afin de
mater une rébellion de sikhs indé-
pendantistes, Indira Gandhi fut as-
sassinée par deux de ses gardes du
corps sikhs.
Après dix ans de violences, le
Pendjab a aujourd’hui retrouvé la
paix mais les blessures des sikhs
sont loin d’être guéries. Si la reven-
dication du Khalistan (Etat indé-
pendant pour les sikhs) ne fait plus
recette, l’amertume de la commu-
nauté vis-à-vis de l’Etat indien
reste grande. « L’Inde est notre pays
et les sikhs ont versé plus de sang
que n’importe quelle communauté
pour sa défense », affirme l’histo-
rien Patwant Singh. « Mais, ajoute-
t-il, la demande d’indépendance
commence quand vous avez le senti-
ment que vous ne pouvez pas obte-
nir justice dans votre pays. »
M. Singh fait référence au fait que
personne n’a été encore jugé et, a
fortiori, condamné, quatorze ans
après les massacres sanglants de
sikhs – 2 776 morts officiellement
reconnus par les autorités − qui
avaient, à Delhi, suivi l’assassinat
de M
me
Gandhi. « Dix ans après la
fin de la rébellion, des centaines de
gens sont encore en prison et des
disparitions continuent toujours »,
souligne Kirpal Singh Randhawa,
vice-président de l’Organisation
des droits de l’homme au Pendjab.
Profondément meurtris par la
partition de 1947, qui a coupé le
Pendjab en deux, les sikhs qui ont
alors choisi l’Inde revendiquent
toujours une capitale pour le
Pendjab, seul Etat indien dans le-
quel ils sont majoritaires à 60 %.
« Nehru avait promis de faire de
Chandigarh une merveille, mais au-
jourd’hui la ville est partagée entre
trois autorités et nous n’avons tou-
jours pas de capitale », souligne
M. Patwant Singh. Si le Pendjab,
grenier à blé de l’Inde, est l’un des
Etats les plus riches du pays, les
sikhs déplorent que le gouverne-
ment central n’y ait fait aucun in-
vestissement industriel de nature à
créer des emplois pour une jeu-
nesse instruite qui a tendance à
chercher fortune à l’étranger. Les
sikhs émigrent volontiers : 10 %
des 20 millions de sikhs indiens
vivent à l’étranger.
« POLITIQUE HÉGÉMONIQUE »
La plus grande crainte des sikhs
demeure toutefois d’être absorbés
par la majorité hindoue. « Une ma-
jorité essaye toujours d’imposer une
politique culturelle, religieuse, so-
ciale hégémonique », affirme Man-
jit Singh Calcutta, député de l’Akali
Dal, le parti qui représente les
sikhs. Ce point est un objet de dé-
bat notamment parmi les jeunes
dont beaucoup se coupent les che-
veux et la barbe. « 70 % des jeunes
qui vont dans les pays occidentaux
ne portent plus le turban », affirme
S. K. Singh. « L’apparence physique
est beaucoup plus importante dans
la religion sikhe que chez les
autres », constate un professeur,
en ajoutant : « Si elle disparaît, j’ai
peur que nous nous assimilions très
vite dans la masse hindoue. »
Déjà, certains sikhs jugent
comme une menace l’importance
de plus en plus grande donnée à la
caste dans la communauté sikhe.
C’est notamment pour dénoncer le
système des castes et la toute-puis-
sance brahmanique que le gourou
Nanak avait fait naître le sikhisme.
Cette évolution inquiète d’autant
plus les fidèles qu’un conflit op-
pose aujourd’hui les institutions
religieuses et politiques de la
communauté. Premier ministre du
Pendjab, Parkash Singh Badal a ré-
cemment remplacé le chef de
l’Akal Takht, chef religieux de la
communauté, s’attribuant tous les
pouvoirs. Ce conflit, qui vise au
contrôle de la communauté, ternit
aux yeux de beaucoup les célébra-
tions du tricentenaire. «Cétait
l’occasion de ramener les jeunes à
l’observation des règles, de mieux
diffuser notre message, affirme
M. Singh Calcutta. Maintenant,
beaucoup de fidèles sont dégoutés
par ces luttes internes et vont rester
à l’écart des festivités. »
Françoise Chipaux
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